Réparer les blasphèmes


Chers Fidèles, Chers Amis,

 

Le monde dans lequel nous vivons, vous le voyez, vous le savez, est bien triste au regard de la Foi.

 

Que de blasphèmes se font quotidiennement dans le monde. Même dans notre cher et beau pays de

France le blasphème n’est pas seulement toléré, il est aussi encouragé puisque non punissable par la loi et que l’on parle de droit au blasphème. Si nous savions ce qu’est réellement un blasphème.

 

Qu'est-ce que le blasphème?

 Blasphémer (du grec Blastein, je blesse, et famu, la réputation), signifie proprement, dans la théologie catholique, injurier Dieu en disant du mal de lui (blesser sa réputation). Saint Paul entend, en effet, par le blasphème, une médisance. Recommandant à son disciple Tite d’avertir les fidèles de ne médire de personne, cet apôtre écrivait : Admone illos neminem blasphemare.

 

Saint Augustin (354-430)
Saint Augustin (354-430)

Et saint Augustin, voulant définir le blasphème, prend ce mot dans le même sens, et dit que blasphémer c’est parler mal des gens de bien. Mais ce Père remarque en même temps qu’on ne se sert communément du terme de blasphème que pour signifier qu’on parle mal de Dieu. Or, si c’est un péché de parler mal du prochain, fait à l’image de Dieu, c’en est un bien plus grand, sans doute, de parler mal de Dieu lui-même.

Mais nous reviendrons tout à l’heure sur la grièveté du blasphème ; voyons, pour le moment, quelles en sont les principales espèces, en expliquant successivement chaque mot de sa définition.

 

Le blasphème est une parole ou une action injurieuse. Le mot injurieux veut dire qui tend à ravir l’honneur. Ces autres mots, parole ou action, nous apprennent qu’il n’est pas nécessaire de parler et de dire aucune parole pour blasphémer, mais que les actions et les gestes peuvent ici, comme en beaucoup d’autres circonstances, tenir lieu de paroles, en avoir la valeur et devenir de véritables péchés de blasphème ; comme serait de regarder le ciel avec dédain, de frapper des pieds contre terre,  de frémir d’indignation et de grincer des dents contre Dieu.

 

On peut même blasphémer sans prononcer aucun mot et sans faire aucun geste, mais de cœur seulement ; comme si, par exemple, on nourrissait volontairement dans l’esprit des pensées ou des désirs contraires aux perfections divines, ou aux choses qui concernent la religion. C’est du cœur, dit Jésus-Christ, que partent les blasphèmes aussi bien que les faux témoignages : De corde exeunt falsa testimonia et blasphemia. Tel est le blasphème de l’impie qui dit dans son cœur : Il n’y a point de Dieu. Il voudrait qu’il n’y en eût point pour venger ses désordres ; il voudrait anéantir la divinité, sa toute-puissance, sa justice, sa providence, toutes ses infinies perfections. Les démons ne blasphèment jamais qu’en pensée, puisqu’ils n’ont pas de corps.

 

Julien l’apostat, blessé à mort dans un combat, recueille dans sa main le sang qui jaillissait de sa blessure, et, le lançant contre le ciel, il s’écrie : Tu as vaincu, Galiléen ! Ce furieux blasphéma ainsi des trois manières à la fois : par la pensée, par la parole et par le geste.

Le blasphème contre Dieu est ou énonciatif, ou déhonestatif, ou exécratoire.

 

Le blasphème énonciatif consiste :

1° à attribuer à Dieu ce qui ne lui convient pas, des défauts des imperfections ; par exemple, si l’on disait Dieu est un tyran, il est cruel, injuste ; Dieu m’en veut plus qu’à un autre. Téméraires ! vous osez accuser Dieu d’injustice, d’aveuglement, de prévention ! Comme si, infiniment parfait et par con- séquent la bonté même, il pouvait en vouloir à personne ; comme s’il n’était pas le meilleur et le plus tendre des pères, le Créateur et le Rédempteur de tous ! C’est de cette manière que blasphémèrent les pharisiens, lorsqu’ils dirent à Jésus-Christ qu’il chassait les démons par Béelzébuth ; Luther et Calvin, qui osèrent dire et enseigner que Dieu est l’auteur du péché.

 

2° À dénier à Dieu ce qui lui appartient ; par exemple, si l’on disait : Il n’y a point de Providence ; Dieu ne s’occupe pas de nous ; il ne se mêle en aucune manière de ce qui se passe ici-bas. Faibles mortels ! croyez-vous donc que le Tout-Puissant éprouve, comme vous, des embarras et des difficultés ? Le gouvernement de ce grand univers n’est qu’un jeu de sa puissance ; et il sait si bien tout ce qui s’y passe, qu’il ne tombe pas un seul cheveu de votre tête sans sa permission.

 

À attribuer à la créature ce qui n’appartient qu’à Dieu ; par exemple, si l’on disait du démon qu’il est tout-puissant, qu’il sait tout ce qui doit arriver, qu’il en sait autant que Dieu ; ou d’un prince : c’est un dieu, un second Messie, que Dieu ne peut rien sur lui, qu’il est invincible, qu’il ne peut se tromper ; ou d’une personne qu’on aime passionnément : quelle est adorable, qu’elle est parfaite comme un Dieu, que ses attraits sont divins. En attribuant ainsi à la créature la toute-puissance, l’infaillibilité et la beauté souveraine, vous blasphémez ces perfections, qui ne se trouvent qu’en Dieu.

 

Et ne croyez pas vous excuser en disant que Vous ne parlez souvent ainsi qu’en badinant, car Dieu est trop digne de respect pour que ses attributs soient avilis jusqu’à servir d’amusement aux hommes.

Le blasphème que commit le roi Sennachérib, en disant avec insolence que le Dieu d’Israël ne pourrait pas plus résister à ses armées que les dieux des nations, lui coûta 185 000 hommes, que lui tua, dans une seule nuit, l’ange du Seigneur [IV. Reg. XIX].

 

Le blasphème déhonestatif consiste à attribuer à Dieu ce qui, dans la réalité, lui convient, mais de le lui attribuer par manière de reproche, de dérision, de mépris. Tel fut le crime des juifs moqueurs, lorsque, s’approchant de la croix de Jésus mourant, ils lui disaient en secouant la tête, d’un ton dérisoire, avec des sarcasmes insolents : Si tu es Fils de Dieu, descends maintenant de la croix, et nous croirons en toi.

 

Tel fut encore le blasphème de Julien l’apostat, dont nous parlions tout à l’heure, lorsqu’il lança de son sang contre le ciel, en s’écriant dans sa rage Tu as vaincu, Galiléen ! Les personnes qui s’écrient, dans la colère : Corps-Dieu, Sang-Dieu, font un blasphème déhonestatif, car elles outragent la sainte humanité de Jésus-Christ. S’irriter contre les créatures, par exemple, contre la pluie, le vent, la grêle, constitue encore un véritable blasphème déhonestatif, si l’on s’en prend à Dieu, qui dirige tous ces éléments.

 

Le blasphème exécratoire consiste à faire des imprécations contre Dieu, à le maudire, à lui souhaiter du mal ; par exemple, quand on dit : Mort-Dieu ! Je voudrais qu’il n’y eût pas de Dieu ! C’est émettre l’exécrable vœu que l’Eternel cesse de vivre, qu’il soit anéanti à jamais.

 

C’est la haine pour Dieu, que saint Thomas appelle le plus grand mal, le plus grave des péchés de l’homme : Pessimum peccatum hominis, inter alia peccata gravius, gravissimum peccatum. C’est ce blasphème exécratoire ou imprécatoire qui est le péché continuel des démons et des damnés ; et bien qu’on ne conçoive pas comment il existe sur la terre, il n’y est cependant que trop fréquent, surtout parmi les joueurs et les gens débauchés, qui y tombent par fureur et par désespoir.

 

Mais ce n’est pas un blasphème de mêler le Nom de Dieu à des conversations ordinaires et profanes ; c’est seulement une irrévérence. On ne saurait, en effet, excuser de péché véniel l’habitude de prononcer ce Nom trois fois saint à tout propos, comme si c’était un nom purement profane, à moins pourtant qu’on ne puisse alléguer l’ignorance ou la simplicité des fidèles qui tombent dans cet abus.

 

Ce n’est pas non plus un blasphème, ni un péché mortel, de prononcer, soit de sang-froid, soit dans un mouvement de colère ou d’impatience, le mot sacré, qu’on emploie le plus souvent avec certaines expressions grossières, plus ou moins injurieuses au prochain, en disant de quelqu’un, par exemple, que c’est un sacré B…, un sacré M…

 

Ce n’est point contre Dieu que l’emportement fait tenir de semblables propos, mais bien contre les hommes, ou contre les animaux, ou contre les choses mêmes qui ont été l’occasion de notre impatience. La colère, quelque grande, quelque grave qu’elle soit, n’en change point la signification. (Grand Catéchisme de la persévérance T.6).

Soeur Marie de Saint-Pierre et la dévotion à la Sainte-Face

Soeur Marie de Saint-Pierre (1816-1848)

Parlons maintenant de Sœur Marie de Saint-Pierre qui eut pour mission de réparer les blasphèmes proférés à son époque mais aussi aux époques futures :

 

Perrine Eluère naquit à Rennes, en 1816, de parents modestes et exemplaires. Élevée très chrétiennement et comblée de grâces d’oraison dès son enfance, elle avança rapidement dans l’Amour de Dieu et le dévouement au prochain.

Entrée au Carmel de Tours en 1839, elle y reçut le nom de sœur Marie de Saint-Pierre et n’eut d’autre ambition que d’y devenir la petite servante de la Sainte Famille.

 

Des lumières spéciales lui furent accordées sur la Sainteté du Nom de Dieu, la Maternité de Marie, le Saint Nom de Jésus, mais, surtout, sur la nécessité de la Réparation des blasphèmes et des profanations des saints jours, par la dévotion à la Sainte Face.

 

La fidélité de sœur Marie de Saint-Pierre fut admirable et sa vie toute de ferveur, d’obéissance, d’humilité et de zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

 

Elle mourut en odeur de sainteté, le 8 juillet 1848, au Carmel de Tours.

 

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face la vénérait et portait toujours sur elle ses reliques et son image dans son Évangile, sur son Cœur.

Le message de sœur Marie de Saint-Pierre

"Notre-Seigneur m’a ouvert son Cœur et m’a adressé ces paroles : Mon Nom est partout

blasphémé, même les enfants blasphèment ! Alors Il m’a fait entendre que cet affreux péché blessait douloureusement son Cœur.

 

Voici la formule de louange qu’il me dicta, malgré ma grande indignité, pour la réparation des blasphèmes de son Saint Nom, et qu’il me donna comme une Flèche d’Or, m’assurant que chaque fois que je la dirais, je blesserais son Cœur d’une blessure d’amour. Et il me semblait voir sortir du Sacré-Cœur de Jésus des torrents de grâces pour la conversion des pécheurs:

 

Qu’à jamais soit loué, béni, aimé, adoré, glorifié le très Saint, très Sacré, très Adorable, très Inconnu, très Inexprimable Nom de Dieu, au ciel, sur la terre et dans les enfers, par toutes les créatures sorties des mains de Dieu et par le Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ au très Saint Sacrement de l’autel. Amen."

 

Ceux qui contempleront les plaies de ma Face sur la terre la contempleront rayonnante de gloire dans le ciel (Notre-Seigneur à Sœur Marie de Saint-Pierre).

 

"Père Éternel, je vous offre la Très Sainte Face de Jésus pour acquitter nos dettes. Elle est le denier infiniment précieux à l’effigie du Roi des Cieux" (Sœur Marie de Saint-Pierre). 

 

Notre-Seigneur m’a fait voir que l’Église, son Épouse, est la Face du corps mystique de Jésus-Christ, et que tous les blasphémateurs et les sectaires renouvelaient à la Sainte Face de Notre-Seigneur tous les opprobres de sa Passion, crachaient à la Face du Sauveur, la couvraient de boue et que tous les coups qu’ils donnaient à la Sainte Église étaient le renouvellement des nombreux soufflets que la Face de Notre-Seigneur avait reçus.

 

Il m’a fait entendre que ceux qui s’appliqueraient à cette œuvre de Réparation feraient en cela l’œuvre de la pieuse Véronique.

 

J’ai compris que, comme le Sacré-Cœur de Jésus est l’objet sensible offert à nos adorations pour représenter son Amour immense au Saint-Sacrement de l’autel, de même aussi, la Face Adorable de Notre-Seigneur est l’objet sensible offert à l’adoration des associés de la Réparation.

 

Ma fille, je vous donne ma Face et mon Cœur, je vous donne mon Sang, je vous ouvre mes Plaies, puisez et versez, puisez et versez ! Achetez sans argent, Mon Sang est le prix des âmes. Et quelle peine, pour Mon Cœur, que ces remèdes qui m’ont coûté si cher, soient méprisés. Demandez à Mon Père autant d’âmes que j’ai versé de gouttes de Sang dans ma Passion.

 

Chaque fois que vous offrirez ma Face à Mon Père, ma bouche demandera miséricorde.

Père Éternel, je vous offre la Très Sainte Face de Jésus, regardez ses Divines plaies dont je veux être l’écho, elles Vous demandent incessamment : miséricorde, miséricorde, miséricorde pour les pauvres pécheurs.

 

Père Éternel, regardez. La Face Adorable de Jésus, meurtrie de soufflets, couverte de crachats, de poussière et de sang. Nous Vous l’offrons pour l’honneur et la gloire de Votre Saint Nom, pour les besoins de la Sainte Église et pour le salut du monde.

Cherchez-Moi des Véronique pour essuyer et honorer ma divine Face qui a peu d’adorateurs.

Dévotion à la Sainte Face de Notre Seigneur

Promesses faites par Notre-Seigneur Jésus-Christ en faveur de tous ceux qui honorent sa Sainte Face.

 

Ils recevront en eux, par l’impression de mon humanité, un vif éclat de ma divinité, et ils en seront éclairés au fond de l’âme, de sorte que, par la ressemblance de mon Visage, ils brilleront plus que beaucoup d’autres dans la vie éternelle (Sainte Gertrude. Insinuations, liv. IV, ch. VII).

 

Sainte Mechtilde demandant à Notre-Seigneur que ceux qui célèbrent la mémoire de sa douce Face ne soient jamais privés de son aimable compagnie, il répondit : Pas un d’eux ne doit être séparé de moi” (Sainte Mechtilde. De la Grâce spirituelle, liv. I ch. XIII).

 

Notre-Seigneur, dit la Sœur Marie de Saint-Pierre, m’a promis d’imprimer dans les âmes de ceux qui honorent sa très Sainte Face, les traits de sa divine res- semblance (21 janvier 1847). L’image de cette Face adorable est comme le cachet de la divinité qui a la vertu de réimprimer, dans les âmes qui s’appliquent à Elle, l’image de Dieu (6 nov. 1845).

 

Par ma Sainte Face, vous ferez des prodiges (27 oct. 1845).

 

Vous obtiendrez par la dévotion à l’image de ma Sainte Face le salut de beaucoup de pécheurs. Par cette offrande, rien ne vous sera refusé. Si vous saviez combien la vue de ma Face est agréable à mon Père ! (22 nov. 1846).

 

De même que dans un royaume on se procure tout ce que l’on peut désirer avec une pièce de monnaie marquée à l’effigie du Prince, ainsi avec la pièce précieuse de ma Sainte Humanité, qui est ma Face Adorable, vous obtiendrez dans le royaume des Cieux tout ce que vous voudrez par l’offrande de cette divine pièce (29 oct. 1845, Sœur Marie de Saint Pierre).

 

Selon le soin que vous aurez de  réparer mon portrait défiguré par les blasphémateurs, de même j’aurai soin du vôtre qui a été défiguré par le péché ; j’y réimprimerai mon image et je le rendrai aussi beau qu’il était au sortir des fonts du baptême (Notre-Seigneur à Sœur Marie de Saint-Pierre, 3 nov. 1845).

 

Notre-Seigneur m’a promis, dit encore la Sœur de Saint-Pierre, pour tous ceux qui défendront sa cause en cette œuvre de réparation, par paroles, par prières ou par écrits, qu’il défendrait leur cause devant son Père à leur mort. Il essuiera la Face de leur âme, en effaçant les taches du péché et leur rendra leur beauté primitive (12 mars 1846, Sœur Marie de Saint-Pierre).

 

C’est dans ce contexte et étant donné que le prieuré N.-D. de Vignemont se trouve dans le diocèse de Tours d’où s’est répandue en France la dévotion à la Sainte Face, que s’établit à Loches une confrérie de la Sainte Face en prolongement de l’Archiconfrérie de Tours. Renseignements complémentaires, inscription etc. s’adresser au Père Guillaume-Marie.

 

Celui-ci vous souhaite une bonne fin d’année, un saint temps de l’Avent et de joyeuses fêtes de Noël…

 

Quelques nouvelles du prieuré Notre-Dame de Vignemont :

Depuis mars dernier l’établissement au prieuré situé au 7, chemin de la chapelle de Vignemont 37600 Loches se fait petit à petit. Beaucoup de travail de rangement, de mise aux normes, de réparation et de nettoyage. A été aménagé dans la pièce principale du prieuré un oratoire où le père dit la messe quotidiennement. Le prieuré comprend donc maintenant deux maisons, dont une hôtellerie monas- tique, un gîte et la chapelle N. D. de Vignemont du XIIe siècle, en cours de restauration, avec son terrain de 6 000 m² et tout cela demande beau-coup de soins.

 

Le refuge Saint-Joseph à Sains poursuit aussi son essor grâce à de bonnes volontés qui donnent de leur  temps et sont heureuses d’avoir la Sainte Messe quelques jours chaque mois.

 

Une retraite de saint Benoît est prévue pour les hommes à Loches du 1er au 7 janvier 2025.

Un stage de dessin et d’aquarelle s’est déroulé cet été pendant une semaine à l’hôtellerie, encadré par un professeur de dessin.

 

Monseigneur Charles Mc Guire s’est annoncé du 4 au 10 février 2025 à Loches. Il ira probablement aussi à Sains et donnera le sacrement de Confirmation le 9 février 2025 à La Houssière à 37600 Varennes. Ceux qui désirent recevoir ce sacrement sont invités à prendre con- tact dès que possible avec le Père G.-M. Hecquard.

 

Stage d’aquarelle à Vignemont…
Stage d’aquarelle à Vignemont…

Les feuilles du Sacré Coeur, No22