L'importance de la prière pour les âmes du purgatoire

Sainte Catherine de Gênes
Sainte Catherine de Gênes (1447-1510), veuve, mystique italienne, patronne de Gênes

Chers fidèles, chers amis,

 

Le motu proprio Traditionis Custodes émanant de la fausse église et de son chef, qui prévoit une réglementation plus drastique de la véritable messe, nous rappelle que le nombre de saintes messes célébrées dans le monde a terriblement diminué depuis cinquante ans. Et, ceci, au plus grand détriment des âmes du purgatoire, pour lesquelles nous ne manquerons pas de prier tout spécialement en ce mois de novembre.

 

C’est l’occasion de résumer la doctrine catholique sur le purgatoire. Nous utiliserons, comme de coutume, l’Abrégé de théologie dogmatique et morale de l’abbé J. Berthier, M.S. (1892). Rappelons en guise de préambule que le purgatoire est un lieu véritable, non un simple état psychologique comme le veulent les modernistes, voisin de l’enfer selon l’opinion commune, où les âmes des justes qui ont encore des peines à expier souffrent après la mort.

 

Parlons tout d’abord de l’existence du purgatoire. Celui-ci existe, la foi nous l’enseigne. Il en est fait mention dans ce fameux passage du livre des Macchabées : "Judas Macchabée envoya à Jérusalem offrir un sacrifice pour les péchés des morts" (II Mac., XII, 43). Dans le Nouveau Testament cette fois-ci, Notre Seigneur déclare au sujet de celui qui pèche contre le Saint-Esprit : "Il ne lui sera remis, ni en ce siècle, ni en l’autre", ce qui laisse entendre qu’un lieu d’expiation existe après la mort. En se fondant sur ces textes divinement inspirés et sur la Tradition, les Pères du Concile de Florence (XVe siècle) déclarèrent solennellement en la 24e session : "Nous définissons que les âmes des pénitents qui sont morts dans la charité, avant d’avoir été purifiés par de dignes fruits de pénitence de leurs péchés d’action et d’omission, sont purifiés après la mort par les souffrances du purgatoire".

 

Par ailleurs, la simple raison nous montre la convenance d’un tel lieu d’expiation. En effet, où iront les âmes des fidèles qui meurent sans avoir eu le temps d’expier la peine temporelle due à leurs péchés ?

 

Venons-en aux souffrances du purgatoire. Le sentiment constant de l’Église est que les âmes du purgatoire sont tourmentées par un feu matériel, semblable à celui de l’enfer ; c’est pourquoi l’Église demande pour elles, dans sa liturgie, un lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix. De lumière, car ces âmes sont privées temporairement de la vision béatifique ; cependant cette peine terrible du dam est adoucie par la certitude de voir Dieu à l’issue de l’épreuve (nous vous invitons à lire les visions de sainte Catherine de Gênes à ce sujet). Saint Thomas enseigne même que la plus petite peine du sens et du dam dans le purgatoire, l’emporte sur la plus grande dans cette vie (Suppl. q. 100, a.3). Quant à la durée des peines, nous savons qu’elle peut être très longue.

 

Rappelez-vous ce que Notre-Dame de Fatima répondit à Lucie au sujet d’une de ses connaissances : "Elle est en purgatoire jusqu’à la fin du monde". Après le jugement général, il n’y aura plus de purgatoire. À la fin du monde, les hommes seront donc purifiés plus vite ; mais aussi par des souffrances plus terribles.

 

Enfin, après ces considérations doctrinales, et comme application pratique, voyons quels sont nos devoirs de charité envers l’Église souffrante. Si la question de savoir si nous pouvons invoquer les âmes du purgatoire est discutée par les théologiens, il est néanmoins certain que nous devons prier pour elles, au moins par charité, et aussi par piété et reconnaissance, s’il s’agit des âmes de parents, et quelquefois par justice si nous y sommes obligés par contrat. Ces faveurs que nous pouvons obtenir pour les autres fidèles sont appelées suffrages. Ce sont les fruits d’œuvres surnaturelles, comme le saint sacrifice de la messe, nos bonnes œuvres et nos prières (ainsi que les indulgences applicables aux défunts).

 

Ces suffrages sont de deux sortes :

 

1.   Ils sont dits communs lorsque le fruit impétratoire et satisfactoire de nos prières et bonnes œuvres profite à tous les fidèles unis par le lien de la charité, en vertu de la communion des saints ;

 

2.   Ou spéciaux, quand nous les appliquons tout particulièrement à une âme. Il est certain que ces suf- frages spéciaux profitent plus à l’âme à laquelle ils sont appliqués que les suffrages communs.

 

En conclusion, il est bon de rappeler que, ne connaissant ni la dette des âmes qui sont au purgatoire, ni la valeur de nos œuvres satisfactoires, nous ne devons pas cesser de leur accorder nos suffrages. C’est sans aucun doute par le Saint Sacrifice de la Messe que nous pouvons aider le plus efficacement les âmes de nos défunts, comme le déclare le Concile de Trente. En effet, à la Sainte Messe, le prêtre offre officiellement à Dieu la rançon des âmes, le sang du Sauveur. Et Jésus lui-même, sous les espèces du pain et du vin, prie pour que son Père en applique la vertu expiatrice à ces âmes.

À ce sujet, nous ne pouvons manquer d’évoquer le rôle joué par les bénédictins de Cluny dans l’institution de la Commémoraison de tous les fidèles défunts célébrée le 2 novembre.

 

Saint Odon
Saint Odon, abbé de Cluny (879-942).

C’est saint Odilon, quatrième abbé de Cluny, qui l’institua en 998 et la fit célébrer au lendemain de la Toussaint. Le martyrologe romain fait d’ail- leurs mention, à la date du 18 novembre, de saint Odon, qui eut l’honneur, le premier, de développer la fameuse abbaye clunisienne.

 

Parlons un peu de la vie de saint Odon à l’aide des pages qui lui sont consacrées dans la collection de vies de saints, "Un saint pour chaque jour du mois".

 

Odon naquit à la Noël de l’an 879, dans le manoir familial situé près de Château-du-Loir, en la province du Maine, de parents avancés en âge. Dans un élan de reconnaissance, le pieux chevalier Abbon, père de notre saint, l’offrit au Seigneur par l’entremise de saint Martin. Après quelques années passées sous la direction d’un vieux prêtre ami de la famille, Abbon, oublieux du vœu qu’il avait fait de consacrer son fils à saint Martin, céda aux instances du comte d’Anjou, qui prit le jeune Odon à son service. À l’âge de treize ans, l’apprenti chevalier fut remarqué par le puissant duc d’Aquitaine, Guillaume, et embrassa dès lors la carrière des armes.

 

Mais la Providence guettait le retour du jeune homme à sa vocation initiale. Odon, demeuré pieux au milieu des camps, adressa une nuit de Noël une touchante prière à la Sainte Vierge pour savoir quelle voie il devait suivre. La réponse du ciel fut un terrible mal de tête, trois années durant, qui obligea Odon à retourner à la demeure familiale. Apprenant alors de son père le vœu qui avait accompagné sa naissance, il s’empressa de renouveler l’offrande paternelle et entra à la collégiale Saint-Martin de Tours. Il avait dix-neuf ans.

 

Suivirent alors les années de formation pendant lesquelles Odon se distingua très vite par son amour de la prière et de l’étude.

 

Après un passage sur les bancs de la célèbre école de Paris, il revint à Tours chargé d’un grand bagage scientifique. Sa réputation de musicien lui fit confier la charge de grand chantre. Au milieu des succès, no- tre saint, épris de perfection, méditait dans le silence de sa cellule la Règle du bienheureux Père saint Benoît, qui lui était tombée entre les mains quelques années plus tôt. C’est au contact d’Adegrin, preux chevalier qui avait décidé de consacrer sa retraite à la prière et à la pénitence, qu’Odon se décida à suivre ses désirs d’une vie plus parfaite. Après avoir visité de nombreux monastères, Adegrin indiqua à Odon le lieu rêvé pour leur pieu projet : l’abbaye bénédictine de la Baume, en Bourgogne, dirigée par l’abbé Bernon. Mis à l’épreuve, les deux amis se distinguèrent très vite. Adegrin monta si haut en perfection, qu’il lui fut bientôt accordé de se retirer dans une solitude comme ermite. Odon, quant à lui, se faisait remarquer par sa droiture de cœur et une grandeur dans l’humilité. L’abbé Bernon pouvait à bon droit nourrir de saintes ambitions pour son fils spirituel.

 

Racontons le miracle célèbre par lequel Dieu se plut à manifester combien l’exactitude de son serviteur lui était agréable. La coutume du monastère voulait que, par esprit de pauvreté, les religieux, avant la fin du repas, recueillissent, pour les manger, les miettes de pain qui se trouvaient sur la table ; mais, une fois la lecture achevée, ils ne pouvaient ni les manger, ni les laisser perdre (cette coutume est toujours observée chez les bénédictins).

 

Or, un jour, il arriva qu’Odon, ayant déjà ces miettes dans la main, se disposait à la porter à la bouche, quand l’Abbé donna le signal de cesser la lecture. Odon, bien embarrassé, conserve les miettes dans sa main, mais, après la prière, il se prosterne devant l’Abbé pour lui demander pardon de cette trans- gression de la règle. Celui-ci, ne comprenant pas bien de quoi il s’agit, lui ordonne d’ouvrir la main. Odon obéit ; mais, ô merveille ! les miettes de pain s’étaient changées en des perles précieuses, qui servirent depuis à orner des vases sacrés.

 

Après sa profession religieuse et son ordination sacerdotale, Odon fut choisi en 926 pour succéder à Ber non à la tête de l’abbaye de Cluny, fondée en 910 avec le concours de Guillaume d’Aquitaine. Commencèrent alors pour notre abbé des années de lutte pour la réforme des monastères, en un siècle marqué par la décadence des mœurs et les ravages de la guerre. Fort du soutien du pape Jean XI, Odon poursuivit sa tâche jusqu’à sa mort. Celui-ci, tombé gravement malade à Rome, mais désireux de mourir près du tombeau de saint Martin, recouvra miraculeusement les forces nécessaires pour faire le voyage jusqu’à Tours, où il s’éteignit le 18 novembre de l’an 942, dernier jour de l’octave de la saint Martin. Nous le fêtons, avec les autres saints abbés clunisiens, le 29 avril au calendrier  bénédictin.

 

Saint Benoît
Saint Benoît

Un épisode de la vie de saint Benoît va nous montrer la puissance des offrandes faites à la messe pour délivrer les âmes du purgatoire.

 

Benoît menace deux religieuses. Deux religieuses habitent à peu de distance du monastère de Benoît. Elles sont nées dans une famille de notables, et elles vivent dans leur propriété. Un homme qui aime Dieu se met à leur service pour ce qui concerne la vie de tous les jours. Malheureusement, quand on nait dans une famille de notables, on a souvent des sentiments plus bas que les gens du peuple. On se souvient que l’on a été placé au-dessus des autres, et on trouve difficile de se mépriser sur cette terre.

 

Ces religieuses ne surveillent pas encore très bien leur langue, malgré le respect qu’elles doivent avoir pour le vêtement qu’elles portent. Avec leurs paroles méchantes, elles poussent à la colère cet ami de Dieu qui fait leurs courses et leur rend service. Longtemps il accepte tout cela. Puis, il va trouver l’homme de Dieu, et lui raconte les insultes qu’il doit entendre. En apprenant la conduite de ces femmes, l’homme de Dieu leur envoie tout de suite un messager pour leur dire : "Corrigez votre langue. Si vous ne changez pas, je vous défends de communier". En disant cela, il ne prononce pas un jugement, et il ne leur interdit pas la communion. Il menace seulement.

 

La mort des religieuses, et ce qui se passe ensuite… Mais ces religieuses ne changent rien à leurs vieilles habitudes. Peu de temps après, elles meurent, et on les enterre dans l’église. Or, dans cette église, quand on célèbre une messe solennelle, le diacre dit à voix forte, comme c’est la coutume : Si quelqu’un ne communie pas, il doit partir. La nourrice de ces reli- gieuses a l’habitude d’apporter une offrande au Seigneur. Après les paroles du diacre, elle les voit quitter leur tombe, et sortir de l’église. La chose se répète plusieurs fois. Chaque fois que le diacre dit ces paroles, les religieuses sortent, et elles ne peuvent pas rester dans l’église. Alors, la nourrice se rappelle les paroles que l’homme de Dieu leur a fait dire quand elles vi- vaient encore : "Si vous ne changez pas vos habitudes, si vous ne corrigez pas votre langue, je vais vous priver de la communion". Alors la nourrice est très triste. On vient raconter cela au serviteur de Dieu. Aussitôt, de sa main à lui, Benoît donne une offrande en disant : "Allez, faites porter cette offrande au Seigneur pour ces religieuses. Maintenant, elles ne seront plus obligées de sortir au moment de la communion".

 

On fait cette offrande pour elles. Et quand le diacre dit à voix haute, comme d’habitude : "Ceux qui ne   communient pas, sortez !", on ne vit plus jamais les religieuses quitter l’église. Ainsi, c’est tout à fait sûr, le serviteur de Dieu les a fait rentrer dans la communion du Seigneur. En effet, elles ne sortent plus avec ceux qui sont privés de la communion.

 

Le mois de novembre va vite passer. À la fin du mois débutera le temps de l’Avent. Préparons-nous à recevoir dignement Jésus dans notre cœur.

 

Avec toute mon affection sacerdotale,

 

Père Guillaume-Marie Hecquard

 

 

Quelques nouvelles de la chapelle du Sacré-Coeur

■     Le livre de l’Abbé Cékada sur la nouvelle messe, dite de Paul VI, est maintenant disponible en version française. Il donne tous les arguments pour prouver que cette nouvelle messe doit disparaître. Disponible en librairie, sur internet, mais aussi à la chapelle du Sacré-Cœur, au prix de 29 euros.

 

"La Messe de Paul VI en question" est la traduction attendue de l’œuvre maîtresse de feu l’Abbé Anthony Cekada, parue il y a plus de dix ans aux États- Unis. Fruit de trente ans de travail, cette enquête minutieuse, mais nullement rébarbative, dévoile le complot tramé par Montini-Paul VI et ses affidés pour détruire l’Église catholique par la liturgie.

Cette étude nous renforce dans notre conviction que l’église à l’origine d’une telle révolution ne peut être la véritable Église, et qu’il est préférable même de ne pas suivre les réformes de la Semaine Sainte sous Pie XII, qui n’étaient qu’un pont vers la nouvelle messe.

 

Grâces soient rendues à l’Abbé Cékada, et prions pour le repos de son âme.



Notre-Dame de Vignemont
Notre-Dame de Vignemont

■    Deux camp-chantiers se sont succédés pour aménager le parc de Vignemont. Il reste encore beaucoup à faire,  mais tous les participants sont ici remerciés pour le beau travail accompli.

 

■     Nous avons eu la tristesse de perdre Mme Renée L’Her décédée le 6 novembre 2021.