Chers fidèles, chers amis,
La fête liturgique du Cœur Immaculé de Marie instituée par le Pape Pie XII pour le 22 août, jour octave du 15 août, couronne toutes les fêtes de la Très Sainte Vierge.
Comme le cœur d’un corps humain domine par son importance tous les autres membres et comme la Charité, dont il est le siège, domine toutes les vertus, le Cœur de Marie, uni à celui de son divin Fils, doit dominer tous nos autres amours, doit être l’objet de notre unique amour. Tous ces amours subordonnés à lui, illuminés par lui, renforcés par lui, n’en deviendront que plus vrais, que plus sincères, que plus heureux.
Le Pape en prescrivant cette fête à l’Eglise Universelle voulait obtenir par l’intercession de ce Cœur Immaculé la paix pour l’humanité et la liberté pour l’Eglise du Christ.
En ce temps de tension entre la Russie et l’Occident où le bruit de bombes et des missiles s’abattant sur l’Ukraine arrivent jusqu’à nos oreilles via des médias souvent aux ordres de forces obscures, la dévotion au Cœur Immaculé est tout à fait d’actualité.
La seule vraie paix que peut nous apporter le Christ-Roi semble très éloignée et même d’autant plus éloignée que la liberté de l’Eglise du Christ est elle aussi très restreinte. Ses ennemis ont même pénétré sa structure et si Notre Seigneur n’avait pas promis la pérennité à son Eglise et si Notre Bonne Mère ne nous avait pas dit à Fatima qu’à la fin son Cœur Immaculé triomphera nous serions terriblement tentés de désespoir.
Mais le Cœur de Jésus est là, le Cœur de Marie est là, ils sont tous deux plein de miséricorde, ils n’attendent qu’une petite ouverture de notre pauvre cœur pour y déverser toute leur Charité, leur Foi mais aussi leur Espérance. Ayons confiance qu’un jour viendra où les forces ennemies cèderont devant les forces du bien. Dans cette lutte, où nous nous trouvons, travaillons à imiter ces deux divins Cœurs et tout d’abord tentons d’esquisser un petit historique de ce Cœur Immaculé pour mieux le connaître afin de mieux l’aimer.
Le Cœur de Marie n’a pas eu de début, il était présent de toute éternité dans la pensée de Dieu et il n’aura pas de fin non plus, car, uni à l’âme de Marie, et étant déjà au ciel, c’est la foi dans le dogme de l’Assomption de Marie qui nous le fait croire, il battra éternellement par amour envers son Dieu et envers ses enfants qui lui ont été confiés. Le Cœur de Marie alors qu’il n’était pas encore créé, fit éruption un certain jour dans l’histoire de l’humanité sous forme de promesse.
Ce jour-là avait commencé dans la paix, le bonheur et l’amour, le milieu du jour fut d’une tristesse incommensurable, le soir fut, toujours d’une terrible tristesse, mais tempéré par l’espoir d’un secours. Ce matin-là Adam et Eve, nos premiers parents, dans l’état d’innocence, drapés dans leurs vêtements de lumière, gardaient le Paradis terrestre.
Tous deux d’une beauté éblouissante, il n’y avait pas d’autres hommes pour les flatter, il n’y avait pas en eux ce penchant au mal qu’ils éprouveront plus tard, considéraient la merveilleuse création de l’univers qui les entourait. Le moment de l’épreuve arrivait, il était vers l’heure de midi ce jour-là, et le cœur d’Eve fut pris par un mouvement de curiosité.
Il savait que Dieu lui avait commandé de ne pas manger du fruit de cet arbre qui se trouve au milieu du jardin, mais Eve se dit probablement : « une chose est de manger du fruit, une autre est d’aller voir de plus près ce fameux arbre ». Elle y alla, s’éloignant de son mari protecteur, fut tentée par le démon et succomba. Adam qui l’a rejoignit, tomba lui aussi dans le péché. La journée bien commencée tournait à la catastrophe et ils virent de suite les conséquences de leur péché très grave. De lumineux et plein de beauté ils devinrent ténébreux et se rendirent compte qu’ils étaient nus.
Leurs cœurs innocents devinrent sujets au mal. Ils réparèrent comme ils purent leur état en se couvrant de feuilles de figuier et la soirée s’avançant ils se cachèrent pour passer en-semble une nuit de tristesse incommensurable. Heureusement Dieu déambulait dans le jardin et les interpella. Il leur fit des reproches justifiés mais leur donna une chance de se racheter.
Tout d’abord il leur donna leur pénitence : A Eve ce sera d’enfanter dans la douleur ; A Adam de travailler à la sueur de son front ; A tous deux la mort. Ensuite il maudit le serpent et lui dit une prophétie, entendue aussi de nos deux parents. Une Femme t’écrasera la tête et tu chercheras en vain à la mordre au talon. Je mettrai une inimitié entre sa descendance et la tienne. La prophétie était claire, la promesse était sûre. Il fallait attendre cette Femme au Cœur viril qui, sans hésitation, puisse planter son pied sur la tête du démon, il fallait attendre cette Femme au Cœur tendre qui, par son humilité, puisse attirer en Elle un Sauveur qui les rachèterait au démon.
Dieu, par miséricorde, les couvrit de peau de bête et commanda à Saint Michel Archange de les chasser du paradis terrestre. Nos premiers parents quittèrent donc ce lieu de délice, le cœur gros….. pour une vallée de larmes. Ils avaient, cependant, la ferme espérance que le Cœur d’une Femme bénie leur viendrait en secours, que le Cœur d’une Mère chérie viendrait réparer toutes choses.
L’histoire du Cœur Immaculé de Marie se poursuivit de génération en génération dans les âmes des justes qui attendaient cet heureux jour où un Sauveur leur serait donné par l’intermédiaire de cette Femme. Le prophète Isaïe annonça que cette Femme serait Vierge et donc que son Cœur serait tout de pureté.
Enfin les jours approchaient où le Rédempteur devait apparaître. Il le fit naître dans la famille de son serviteur David. Mais auparavant il fallait que cette femme arrive au monde.Il se servit de deux de ses serviteurs, Sainte Anne et Saint Joachim qui mirent au monde une fille qu’ils appelèrent Marie. Cette fille fut immaculée dans sa conception.
C’est de Foi depuis la définition du dogme par le Pape Pie IX le 8 décembre 1854 quand il lut la Bulle « Ineffabilis» qui disait ceci : « Nous définissons la doctrine qui tient la Bienheureuse Vierge Marie, ayant été, dès le premier instant de sa conception, par un privilège singulier et la grâce de Dieu tout-puiss ant, en considération des mérites du Christ Jésus Sauveur du genre humain, exempte et préservée de toute tache de la faute originelle, être révélée par Dieu, et pour cette raison devant être cru par tous les fidèles de manière ferme et constante ».
Etat de la question :
Dès le premier instant de sa conception :
- Il s’agit ici de l’instant où la T.S.V. Marie a été conçue dans le sein de sa mère et non de la conception divine de N.S.
– Il s’agit ici de la conception passive, c’est-à-dire par opposition à l’acte générateur de ses parents (conception active)
– Il s’agit ici de la conception parfaite qui comprend l’infusion de l’âme humaine raisonnable.
Exempte de toute tache de la faute originelle : La Sainte Vierge en tant que faisant partie de la descendance d’Adam, aurait naturellement dû contracter le péché originel. La bulle ne nie pas cette « dette naturelle »mais affirme que, de fait, elle en a été préservée par un privilège singulier.
En considération des mérites du Christ : La bulle ne nie pas l’universalité de la Rédemption quant au genre humain, et en particulier quant à la Sainte Vierge, mais affirme que celle-ci en a bénéficiée d’une manière
préventive et non curative.
Le Cœur Immaculé de Marie se forma donc petit à petit en Marie dans le sein de sa Mère selon les lois de la nature….
Suite au prochain numéro
La chapelle du Sacré-Cœur vous souhaite un heureux temps pascal.
Père Guillaume-Marie Hecquard